C’est avec stupeur que les sections romandes de la Jeunesse Socialiste Suisse (JSS) ont découvert ce que ferait l’UDC romande le 14 juin. En effet, l’Association des femmes UDC romandes organise un repas de soutien en faveur de l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME), une fondation clairement anti-avortement. La JS condamne un tel choix, surtout lors d’une journée où les femmes* de toute la Suisse sont appelées à faire grève pour enfin aller de l’avant en matière d’égalité et de défense de leurs droits.
Pas la même définition
Le 14 juin 2019, les femmes* suisses sont appelées à faire grève. Pour Pauline Crettol « Les raisons de rejoindre ce mouvement ne manquent pas : inégalités salariales, discrimination à l’embauche, harcèlement, violences sexistes et sexuelles, insécurité de l’emploi dû à la maternité, congé paternité quasi inexistant et toujours pas de congé parental, précarité menstruelle, etc.» Toute la journée, des activités, des prises de parole et des ateliers sont mis en place dans toute la Suisse pour dire haut et fort le ras-le-bol général de cette situation. Cette grève est passablement critiquée par les milieux bourgeois et de droite, se sentant exclu de l’organisation et ne partageant visiblement pas les mêmes revendications. Alors que nous serons dans la rue le 14 juin soutenant cette grève et toutes les femmes* de ce pays qui sont quotidiennement discriminées par leur genre, d’autres se rendront au repas de soutien pour l’ASME, une fondation anti-avortement.
L’ASME, c’est quoi ?
L’aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME). À première vue, ça semble plutôt une bonne chose. Cependant si l’on regarde d’un peu plus près, on se rend vite compte du message anti-avortement très clair de cette fondation. Plus grave encore, le site est rempli de fausses informations, comme décrire la pilule contraceptive comme un moyen abortif ou alors explique en long et en large les conséquences d’un avortement, mais nulle part n’apparaissent les conséquences d’une grossesse non désirée ou encore les nombreux risques d’une grossesse et d’un accouchement…
Le 14 juin, nous crierons encore plus fort
Certes, toutes les opinions peuvent s’exprimer, la liberté d’expression est un droit fondamental. Tout comme le droit des femmes* de disposer de leur corps. Une grossesse peut être compliquée, les risques sont grands pendant et après l’accouchement. Donner de fausses informations sur un site d’utilité publique est dangereux et malhonnête. « Le droit à l’avortement est un droit fondamental qui ne devrait plus être remis en cause. Lorsque l’on voit la direction prise par certains États américains sur cette thématique, nous devons absolument nous inquiéter et nous rappeler qu’aucun droit n’est jamais définitivement acquis. C’est pour cela que nous ferons grève le 14 juin ! », poursuit Pauline. Alors si, le 14 juin, l’UDC romande a décidé d’aller au repas de soutien de l’ASME, et bien nous, nous décidons de crier encore plus fort dans la rue.