Mais jusqu’à quand une partie des personnes qui travaillent devront-elles encore prendre le risque d’aller à leur travail ? Me direz-vous, il est indispensable d’avoir les magasins alimentaires pour s’approvisionner. En effet. Mais, n’est-il cependant pas possible de réduire les heures de travail des employé·e·s, et donc, par conséquent, réduire les heures d’ouverture des magasins ? Et pour les chantiers… Est-il nécessaire de les maintenir ouverts alors que les normes de sécurité ne peuvent pratiquement jamais être respectées ? Les personnes indépendantes, elles, sont gravement touchées par la crise. Comment vont-elles faire pour s’en sortir financièrement ? Vont-elles devoir, pour certaines, mettre la clé sous la porte ? L’Union des Indépendants (UDI) a estimé, qu’en deux mois, le manque à gagner serait d’un demi-milliard de francs pour l’économie valaisanne.

Comment ne pas évoquer, en cette période particulière, la crise du Covid-19. Les décisions du Conseil Fédéral, aussi tardives soient-elles, ont chamboulé le quotidien de toute la population. La fermeture des écoles, des magasins non-alimentaires, des restaurants et bien d’autres encore ont de graves conséquences pour notre pays. Une majorité de personnes se retrouvent confinées à la maison car elles s’occupent des enfants, sont au chômage, font du télétravail ou doivent encore se rendre sur leurs lieux de travail (personnel soignant et socio-éducatif, personnel de ventes, ouvriers, etc).

Socialement, le moral général de toutes et tous en prend un sacré coup. Les interactions ne sont plus de l’ordre de l’habitude. Heureusement que la technologie permet, d’une certaine manière, de garder un contact. Un bon moyen de favoriser un minimum de liens.

Les mondes culturels et sportifs, eux, prennent également un sacré coup dur avec tous les concerts annulés, les tournois sportifs reportés, les musées fermés, etc.

La vie scolaire et estudiantine est également affectée par ces décisions.  Cette situation inédite pour les écoles a prise au dépourvu autant les professeur·e·s que les étudiant·e·s. Certaines écoles ont pu rapidement réagir afin de pouvoir, sans trop tarder, donner des cours à distance. Cependant, d’autres d’entre-elles n’ont pas pu faire ce pas car elles n’étaient pas du tout prêtes. Il est évident que l’école utilisant encore un tableau noir et des feuilles de papier aura forcément plus de peine à transmettre des supports informatiques aux étudiant·e·s. Ce cas précis démontre par A+B que le Valais a effectivement 20 ans de retard par rapport à d’autres cantons.

Mais pour les parents, ça donne quoi l’école à la maison ? Du jour au lendemain, ils se retrouvent à devoir assurer le suivi des cours de leurs enfants. Ce n’est pas chose simple, entre les parents qui peinent à faire en sorte que leurs enfants se mettent au travail, ceux qui doivent faire du télétravail, ceux qui vont toujours travailler ou ceux qui ont peut-être des difficultés à comprendre toutes les attentes des enseignant·e·s. Ces circonstances particulières permettront peut-être aux enfants de développer une certaine autonomie de travail.

Dans cette crise, les médias ont également un grand rôle à jouer. Les télévisions, radios et journaux font des bilans régulièrement afin de suivre l’évolution de la pandémie. Ils font appel à des professionnel·le·s pour commenter l’actualité et répondre aux questions de la population, font des points de situation casi tous les jours, informent la population des mesures en vigueur et rappellent régulièrement les comportements à adopter par chacun·e. Il est nécessaire de les soutenir aussi. Nous avons la chance en Suisse d’avoir des médias qui fournissent des informations de qualité et qui garantissent le maintien de notre démocratie semi-directe. Malheureusement, la crise ne les épargne pas non plus. L’Etat doit les soutenir car la presse a une utilité publique.

La Suisse a également la chance d’avoir vu naître un vaste mouvement de solidarité pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables. C’est fantastique de voir l’investissement sincère et bénévole de pleins de gens issu de tous les milieux. Espérons que cela se ressentira aux urnes.

Pour conclure, je tiens, avec la JSVR, à féliciter, malgré les conditions difficiles, toutes les personnes qui travaillent encore, celles qui s’investissent bénévolement pour aider les personnes les plus vulnérables et celles qui restent chez elles pour se protéger et protéger les autres.

Prenez soin de vous.

Killian Bianchi membre du Comité des JSVR