Nous avons pris connaissance de la venue, le 16 novembre, à Sion, au restaurant ATEPS, d’André Ventura, fondateur du parti d’extrême droite néo-salazariste portugais « Chega ».
Nous nous opposons à la venue d’André Ventura qui tient des propos dangereux qui lui ont d’ailleurs valu plusieurs condamnations pénales.
À titre d’exemple, citons la condamnation confirmée par la Cour Suprême de Justice portugaise pour « ségrégation raciale » pour son partage en ligne d’une photographie d’une famille jamaïcaine qu’il a désigné de « bandits », ou bien l’amende que Ventura a reçue pour des propos discriminants envers les communautés gitanes. Il a également réclamé, heureusement sans succès, l’internement forcé des personnes noires et gitanes dans des camps lors de la pandémie du COVID-19 dans le but de protéger le reste de la société de leur prétendue hygiène de vie douteuse. Ces actes témoignent de l’idéologie raciste, xénophobe et anti-pauvres du programme et de l’action politique du parti Chega.
En outre, le leader parlementaire de Chega fait actuellement l’objet d’une plainte pénale. En effet, suite à l’assassinat par un policier d’Odair Muniz, une personne noire originaire du Cap-Vert (ancienne colonie portugaise), Ventura a affirmé que le policier devait être décoré pour sa bravoure et un autre député de son parti, Pedro Pinto, que le pays irait mieux si la police tuait davantage. A cela s’ajoutent l’organisation récente, par Chega, de plusieurs manifestations anti-immigration à Porto et à Lisbonne.
Par ailleurs, André Ventura se distingue par une apologie des valeurs et du projet salazaristes. En effet, il a critiqué à plusieurs reprises le remplacement du régime dictatorial d’António de Oliveira Salazar par un système démocratique et libre lors de la révolution des Œillets dont nous fêtions les 50 ans le 25 avril dernier.
L’intervention de cette figure peu recommandable à Sion, en Valais, pose problème au regard de nos valeurs de démocratie et de libertés publiques.
Au nom de la démocratie, nous demandons à la ville de Sion et au canton :
- de prendre fermement position contre la venue d’André Ventura à Sion
- de prendre des mesures adaptées pour empêcher le développement de groupes d’extrême droite en Valais