La situation des personnes migrant·e·s, qu’elles soient actuellement résidentes en Suisse ou enfermées dans des camps de fortune surpeuplés en Grèce et sur la route des Balkans, est d’une précarité effroyable. Pour la Journée internationale des réfugié·e·s, les Jeunesses socialistes romandes ont mené une action d’affichage dans différentes villes de Suisse romande, pour appeler les autorités à extraire un maximum de personnes de ces camps, de les accueillir dans nos infrastructures disponibles et de régulariser la situation des personnes sans-papier ou dont le permis échoit dans un futur proche.
Les oublié·e·s de la crise mondiale du coronavirus qui nous touche actuellement sont devenu·e·s incomptables : outre le personnel surmené des milieux médicaux et de la distribution, de nombreuses autres personnes se retrouvent dans une précarité inacceptable, allant des personnes sans domicile fixe aux salarié·e·s horaires et indépendant·e·s. A cela doit s’ajouter une situation non moins alarmante : celle des personnes migrantes. Celles-ci se retrouvent entassées par plusieurs dizaines de milliers, dans des camps, comme celui tristement célèbre de Moria en Grèce, où plus de 20’000 personnes se retrouvent confinées dans un espace prévu initialement pour 2’000 personnes, dans des conditions sanitaires terrifiantes et sans aucune protection contre la pandémie de coronavirus. De plus, lorsqu’elles se sont engagées sur la « route des Balkans », ces personnes sont violentées et refoulées illégalement aux frontières de la Croatie et de la Slovénie ou entassées dans des camps de fortune d’une précarité inacceptable comme à Lipa en Bosnie-Herzégovine.
Or, les décisions prises par le Conseil fédéral durant la crise sanitaire concernant les personnes migrantes vont de l’insuffisant à l’inacceptable : seul·e·s 23 mineurs non-accompagné·e·s ont été accueilli·e·s en Suisse et 400 millions de francs ont été débloqués, dont la moitié en prêts sans intérêts à la Croix Rouge et seulement 1 million en aide à la Grèce – un quota (imposé par la communauté internationale) et deux sommes tout à fait risibles face à l’ampleur de la crise sanitaire. Hormis cela, aucunepersonne migrante n’a été accueillie et les procédures d’asile n’ont, contrairement aux pays limitrophes, pas été gelées par le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM), permettant de prononcer des renvois en plein temps de crise sanitaire, et ce alors que les structures d’accueil sur le territoire suisse ferment les unes après les autres, faute de résident·e·s.
Pour les Jeunesses socialistes romandes, qui se battent pour la régularisation de toutes les personnes sans-papier sur le territoire suisse et s’opposent à leur renvoi par le Secrétariat d’Etat aux Migrations, de telles pratiques sont non seulement inconcevables dans la situation de grave pandémie dans laquelle nous nous trouvons mais, pire, elles s’inscrivent dans une exploitation éhontée de ces personnes précarisées, souvent envoyées en première ligne de la lutte contre la pandémie. À l’occasion de la Journée mondiale des réfugié·e·s, les Jeunesses socialistes romandes ont organisé des actions d’affichage à travers différentes villes de Suisse, afin d’attirer l’attention de la population et des autorités sur la crise migratoire qui se poursuit en parallèle de la pandémie que nous traversons. Différentes raisons poussent les personnes à émigrer, et fuir ne devrait jamais être considéré comme un crime ou un motif de discrimination ! Nos revendications, s’appuyant sur les principes édictés dans les papiers de positions de la Jeunesse socialiste suisse, sont simples :
- Accueillir autant de personnes migrantes que faire se peut, sans différenciation de statuts, dans les structures préexistantes ou dans des structures ad hoc en respectant la dignité de ces personnes et ne les mettant pas dans un quelconque danger ;
- Régulariser toute personne non-Suisse ou « sans-papier » résidant sur le territoire national, avec une interdiction définitive des renvois et l’octroi au minimum d’une autorisation de séjour (permis B humanitaire) ;
- Accorder le droit de vote et d’éligibilité à toute personne résidant sur le territoire suisse, peu importe la durée de sa présence.
Pour plus d’informations :
Pauline Schneider, vice-présidente Jeunesse socialiste suisse
Darius Boozarjomehri, membre des JSVR et du groupe de travail migration